Art Across Frontiers est une organisation à but non-lucratif dont l’objet est la conception de liens sociaux entre des collectifs divisés par tout type de frontière (géographique, politique, ontologique, etc.), par le biais de collaborations artistiques et artisanales. En somme, il s’agit d’une plateforme nomade de recherche en tissage et métissage des naturecultures, c’est à dire des matières et des Hommes. À ce jour, quatre projets majeurs ont été réalisés : Loomy, l’espadrille de l’Himalaya, la mochila du Pays Basque et les chimères du soleil levant.
Qui est Loomy ? Loomy est un personnage fictif venu d’une autre planète où la vertu de l’individu est fonction de son habileté à tisser des liens entre les êtres. Il a rejoint notre équipage pour nous aider à créer des liens entre les collectifs rencontrés à travers le tissage de son propre corps.
Loomy est un cadre à tisser nomade pourvu de pieds pour garantir sa stabilité, de mains pour faciliter la sélection des fils pairs ou impairs, d’une tête capable de prendre des photos périodiquement et d’un cœur rechargeable à l’énergie solaire pour garantir son fonctionnement en toute circonstances.
Son mode opératoire est simple. Il rencontre un artisan A dans un lieu X qui tisse la première moitié de son corps, puis il rencontre un artisan B dans un lieu Y qui tisse la seconde moitié de son corps dans une certaine continuité graphique et technique. Toutes les deux rencontres, il mue à la manière d’un caméléon laissant derrière lui une trace tissée de son passage.
Voici quelques-uns des tissages et métissages réalisés…
Son voyage fut à plusieurs reprises remarqué…
Peut-être n’était-ce pas son premier passage sur Terre ?
L’espadrille de l’Himalaya. Du prélèvement de la laine auprès des populations nomades tibétaines vivant sur le plateau de Changtang au conditionnement final dans une housse en toile de montgolfière usagée, du tissage réalisé dans l’un des villages les plus hauts perchés de la planète à la culture Bengali de la jute, de la teinture à base de noix et de rhubarbe à l’assemblage cousu main à Bayonne, l’espadrille de l’Himalaya est le résultat de rencontres natureculturelles entre des artisans et des matières de l’Himalaya, du Bangladesh et du Pays Basque.
Les bénéfices issus de la vente des 60 paires d’espadrilles de l’Himalaya produites en 12 mois, nous ont permis de donner un coup de pouce au groupe culturel de la vallée de Spiti - le Spiti Rickshung Culture Society - et d’initier la conception d’un lieu culturel mêlant principes architecturaux tibétains et principes architecturaux européens.
La mochila du Pays Basque entame son parcours de vie en Colombie, entre les mains des tisserandes Wayuu. Une mochila est bien plus qu’un simple sac. Sa forme ronde représente le ventre de la mère et dans la symbolique Wayuu, la première mochila qu’une femme tisse est son enfant. Le tissage suit une trajectoire spiralée. La mochila du Pays Basque n’a pas de fond puisqu’elle reçoit une semelle de corde fabriquée à Bayonne.
La fabrication de 50 mochilas du Pays Basque nous a permis de contribuer à un projet local et a propulsé Jeanne, chargée de la mission Mochila du Pays Basque, vers la création de l’entreprise Mazonia.
Les chimères du soleil levant. La famille Owashi, artisans-potiers ; Akihiro Eda et Tomoki Minakushi, artisans-verriers ; Ikkei Ninjo, artisan-laqueur ; Masahiro Kawabe, artisan-joaillier ; Arisa Nishino, artisan-kintsugi ; Bastien a réuni ces artisans et ces matières à travers le design d’objets chimériques : assiettes, verres, bols, tasses, etc.
Un nouveau projet est en cours entre le Japon et les Landes !